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malou mosaique
18 février 2009

Apparition

Rosalou rêvait d'azur, ce cet azur inaccessible qui s'envole là-bas, au delà du réel, par dessus le paraître et qui s'installe en soi, en une paix tranquille, paisible même si fragile. La douceur des plumes la camouflait des autres. Elle était invisible en même temps si présente qu'ils s'en amusaient bien et la bousculaient fort, croyant que la rudesse la ferait revenir... sur terre, tel que le société l'entend. Mais elle était vivante, les pieds ancrés au sol. Les autres n'en savaient rien car ils n'écoutaient pas ce qu'elle avait à dire, n'entendaient pas son coeur battre vers l'infini et ne voyaient en elle que sa fragilité, incassable il est vrai car inscrite dans ses yeux bleu azur jusqu'à la nuit des temps, depuis la nuit des temps.

Rosalou chantait les saisons qui passent et tel un papillon s'envolait sans mot dire et surtout sans maudire. Elle ne connaissait ni colère, ni remord, ni jalousie, ni haine. Elle flottait dans son monde aucunement parallèle. C'était juste le sien, comme tout le monde en détient s'il sait aller plus loin, puiser au fond de l'âme le plus beau, le divin qui donne force et bonté à celui qui le trouve. Bien des gens en ont peur, se disait Rosalou. Elle faisait peur aussi car ses yeux renvoyaient ce qu'ils n'osaient chercher. De son regard miroir, elle ne s'y faisait pas, mais que pouvait elle faire sinon que d'accepter qu'elle pouvait déranger et faire fondre à la fois.

Tranquillité. Ne surtout plus jamais crier et ne plus jamais se laisser crier dessus comme une enfant battue, perdue et sans défense.

Rosalou, je te connais bien. Je suis ton tendre élu, ton prince charmant dis-tu, mais c'est toi ma princesse et si j'écris ces lignes, c'est bien pour te défendre de la connerie humaine qui détruit le fragile car c'est tellement facile. Jamais je ne te répéterai suffisamment au combien tu m'es chère, au combien tu es pour moi mon amour absolu, mon absolu bonheur.

J'ai pris bien des détours avant de te connaître et tu m'es apparue un matin de septembre. Je me souviens encore de la fraîcheur de l'air et la douce chaleur des rayons du soleil. Je n'attendais plus rien de la vie, de l'amour. J'étais sans illusion, meurtri et si éteint. Et toi tu étais là au coin de la ruelle : rue de l'oasis en plein coeur de Paris! C'est bien plus tard que j'ai réalisé ce signe de la vie en lettres blanches écrites sur une pancarte bleue comme tous les noms de rues.

Étrange, me dis-je à ce moment précis, moi qui arpentais la douleur pénible des jours du quotidien. Je traversais les rues sans joie, alourdi, nonchalant : un désert de vide dont je ne savais que faire et que je baladais.

Et tu étais bien là, ma douce Rosalou. Je ne sais pourquoi mon regard s'est figé. Tu m'as souri je crois et tu m'as dit : "Belle journée, n'est ce pas?" J'ai du faire ma tête de déterré comme à mon habitude en me disant : "Elle est folle celle là et pourquoi elle me parle? Je ne lui ai rien demandé. Encore une allumée qu'a fumé ses pétards et qui voit dans l'instant que des éléphants roses."

Et puis tu m'as donné un poème que j'ai pris par respect, plutôt par politesse car après tout... même les illuminés ont leur place sur terre.

Sauf que l'illuminé, c'était bel et bien moi et je n'en savais rien.

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