D'une rive à l'autre

Sur le chemin de l'îlot, j'ai avancé mes pas. Un à un, j'ai compté, souri, respiré et chanté. Compter sur mes pas. En avant. Un à un. Pas à pas. 

Dans le parc traversé, des couleurs partout, de la lumière d'automne et un saxo qui sonne, enrobe, veloute les pas jusqu'aux racines. Il est l'heure des amis, des goûters, des châtaignes. La poésie me manque... qu'elle soit des villes ou des champs. Rien de plus vaste que cette petite voix qui dit : "ne contiens plus le flot, laisse le couler en paix et dérouler son fil. Ecoute ce qu'elle te dit cette petite voix étrange qui chantait comme une flûte sur des airs de prunier et qui à présent siffle sur un cahier d'école. 

Que de peines perdues, de non dits sous le vent, de pertes d'équilibre, de ruisseaux déversés, de rivières traversées, de fleuves sous orage, d'océans si lointains... Que n'ai-je encore compris pour voguer loin du port, à des contrées d'une ancre. Reviendrai-je un jour à l'abri des cieux bleus, regarder l'herbe aux fées, les nuages passer. Petits angelots d'amour, redites moi bonjour, lancez toutes vos flèches et faites briller vos yeux dans l'énergie d'un autre... d'un autre possible... 

D'une rive à l'autre

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[malou]

Vive les colibris